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Cultiver son jardin ou les pots sur le balcon, c’est bien ; le faire durablement c’est encore mieux. La Municipalité soutient une charte allant dans ce sens.
«J’ai un jardin, avec ses petits soucis et ses grands bonheurs. Je souhaite échanger des expériences, par exemple sur la lutte contre une plante invasive. J’aimerais aussi faire de mon jardin un espace accueillant, tant pour ma famille, que pour les plantes, les animaux et les insectes. » Conseillère communale à Lutry, Valérie Dormenval est celle par qui la Charte des Jardins est arrivée dans la commune. « J’avais déjà signé le document sur le site « énergie-développement.ch » et je cherchais une idée pour rencontrer les gens de ma région qui l’avaient également signé et qui par- tagent ces mêmes idées. Inspirée par un ami qui avait fait de même chez nos voisins de Bourg-en-Lavaux, je me suis adressée aux responsables ici pour expliquer mon projet et demander leur soutien, qu’ils m’ont aussitôt garanti en donnant de la visibilité à la Charte ». La démarche a vu le jour il y a une quinzaine d’années dans la commune de Chêne-Bougerie (GE), où, avec l’appui des autorités, elle a pu être mise en pratique. La Charte des Jardins, c’est d’abord un emblème, permettant de reconnaître les lieux où elle est appliquée: un hérisson, une fleur dans la gueule et un oiseau sur la tête. Et puis, ce sont dix bonnes pratiques faisant office d’engagement moral d’entretenir et d’aménager son jardin (ou autre installation végétale) en préservant la biodiversité en général et la petite faune en particulier. Des exemples ? Laisser pousser librement la végétation sur un coin de pelouse, prévoir une petite rampe de sortie dans la piscine pour que les petites bêtes ne s’y noient pas, renoncer aux produits phytosanitaires non naturels, ou encore maintenir des passages entre jardins pour la petite faune…
« Cette initiative privée s’inscrit parfaite- ment dans la charte d’entretien des espaces verts éditée par la Commune en 2020, explique Alfredo Pedretti, chef du Service Travaux et Domaines. Le territoire de Lutry ne se limite pas unique- ment à ces espaces. Il y a beaucoup de surfaces privées, d’où l’intérêt de soutenir cette initiative et de contribuer à aug- menter les chances de survie de la faune sauvage en redonnant plus de place à la nature ».
Bons conseils et réseau
Outre la promotion de bonne pratiques, l’idée est également de mettre en réseau des habitants avec une structure d’accompagnement destinée à les conseiller dans des méthodes plus respectueuses de l’environnement. Et attention, pas besoin d’avoir un jardin ou un potager pour s’y mettre, comme le souligne Valérie Dormenval : « Cette charte est également signée par des habitants qui ont simplement un pot de fleur sur leur fenêtre, ou un balcon-jardin, qui vivent dans un locatif et qui vont peut-être pouvoir motiver les voisins à créer un compost ou une zone de prairie fleurie autour de chez eux ».
Les signataires pourront également mettre en commun des outils de jardinage, trouver des solutions pour des gens ayant une trop grande surface à entretenir (coup de main d’un tiers, voire mise à disposition d’une portion de jardin). Au-delà de la dimension environnementale, c’est bien de durabilité dont il s’agit ici, avec son volet social. « On peut aussi imaginer des contacts entre signataires au niveau de la région, poursuit Valérie Dormenval. Cela peut créer un véritable réseau d’espaces verts privés et des habitants qui les possèdent, ou en tout cas s’en occupent ».
Après la récolte des inscriptions, les habitantes et habitants ayant adhéré à la charte seront invités à la visite d’un petit jardin, avec ses merveilles et ses soucis. Cette séance sera suivie d’un apéritif offert par la Municipalité. « Comment lutter contre les plantes invasives, où trouver des graines de plantes locales, comment lutter contre les plantes invasives, où trouver des graines de plantes locale, comment faire son propre composte… : les idées ne manques pas pour faire se rencontrer les gens autour de sujets concrets, ludiques et champêtre.